TwistLa culture, pour vaincre la haine ?

La haine. Une des émotions les plus fortes qui soient. Pour la dépasser, peut-on s’appuyer sur la culture ? Twist se rend à Sarajevo, une ville où les blessures de la guerre de Bosnie sont encore bien présentes. C’est là que Jasminko Halilovic, encore enfant durant ce conflit, a fondé le War Childhood Museum, premier musée au monde dédié exclusivement à l’empreinte de la guerre sur les enfants. Un musée peut-il pour autant contribuer à surmonter les traumatismes ? L’artiste Aida Sehovic avait 15 ans au début des hostilités. Elle a conçu une installation en hommage aux victimes du massacre de Srebrenica : 8 000 tasses de café pour autant d’hommes et de jeunes garçons victimes de ce crime de guerre perpétré par les forces serbes en juillet 1995. Jeny BSG est une danseuse bruxelloise du quartier sensible de Molenbeek. Forte de ses racines congolaises et de ses 1,8 millions de followers sur Instagram, elle danse pour combattre les préjugés et mettre la haine sur la touche. Pour l’autrice Seyda Kurt, la haine souffre peut-être à tort d’une mauvaise réputation et n’est pas nécessairement négative. Dans son nouveau livre Hass (inédit en français), elle décortique le pouvoir de cette émotion qui pousse à la révolte : pour les opprimés, elle représente parfois un moyen de s’affirmer. En éduquant les enfants et les jeunes, l’enseignant Hedi Bouden espère forger un avenir exempt de haine, un monde où les adultes seraient tolérants. Après des voyages pédagogiques en Israël et en Palestine, il emmène à présent des jeunes de Hambourg à Auschwitz. Les pièces de théâtre qu’il monte avec eux traitent des origines de la haine et des moyens de la combattre.