Igor Levit : "No fear!"Le cri de ralliement du pianiste

Son interprétation de l'intégrale des sonates de Beethoven, en 2019, a été acclamée partout dans le monde. Igor Levit, né en Russie en 1987 et arrivé en Allemagne avec sa famille à 8 ans, précocement reconnu comme l'un des grands pianistes de sa génération, confie avoir passé la moitié de sa vie avec le compositeur. Expansif, publiquement engagé contre le racisme et en faveur de l'écologie, désireux de partager son art avec le plus grand nombre, au-delà de la centaine de concerts qu'il donne sur les grandes scènes mondiales, ce bourreau de travail aux airs de dandy fait figure d'exception dans l'univers feutré de la musique classique. Regina Schilling l'a accompagné dans sa vie pianistique "d'après Beethoven" : de répétition en concert, de happening militant en session d'enregistrement avec son ingénieur du son fétiche.

La fabrique de la musique
Avec la liberté, la générosité et l'abandon qui caractérisent son jeu extraordinaire, Igor Levit livre à la caméra l'intimité de son art, ce tête-à-tête passionné et vital qu'il a noué depuis sa tendre enfance avec le piano. Interrompu pendant les trois mois du confinement dû à la pandémie de Covid-19, le tournage s'est prolongé à distance, le performeur donnant alors pas moins de 52 concerts à domicile, captés et retransmis avec son smartphone sur les réseaux sociaux. Cette pause inédite – ce marathonien de la scène a vu annuler quelque 180 dates programmées dans le monde – lui a donné, dit-il, un nouvel élan dans sa pratique. Une captivante immersion dans l'art du piano, diffusée à l'occasion d'un événement célébré chaque année par ARTE Concert, le Piano Day, qui a lieu le 29 mars.