Mad Dog with Soul : l'histoire de Joe Cocker

Quelques notes d'orgue auront suffi à faire de lui une star mondiale. Avec sa reprise du tube des Beatles "With a Little Help From my Friends", le petit gars de Sheffield, qui avait commencé à chanter à 12 ans, s'est retrouvé propulsé sur la scène rock planétaire. Obsédé par Ray Charles – on rapprochera souvent par la suite leurs tessitures –, Joe Cocker, qui a débuté comme installateur de gaz, a vite passé ses soirées à se produire dans les pubs. En 1968, avec son premier hit, "Marjorine", l'Anglais décolle : dans les charts d'abord, puis vers l'Amérique, où deux ans d'une tournée effrénée, carburant à l'héroïne et aux acides, finiront de ravager sa voix et son corps. Il passera le reste de sa carrière à se battre contre l'addiction (jusqu'à son décrochage total, en 1991) et retrouvera par moments la grandeur de ses débuts.

Rocailleux et spasmodique

Quatre ans après la disparition de Joe Cocker, en 2014, cette biographie passe en revue les grandes étapes d'une vie riche en émotions. La voix rocailleuse et les gestes spasmodiques du chanteur émaillent les archives, du festival de Woodstock en 1969 à son premier concert à Berlin, vingt ans plus tard. Le réalisateur John Edginton convie également de nombreux compagnons de route de l'artiste : sa famille, ses collègues musiciens et jusqu'à ses admirateurs, comme Billy Joel. Interviews du chanteur et extraits de concerts complètent ce portrait sensible, qui offre une écoute intéressante, en studio, de la piste de voix isolée de son titre phare, "Unchain my Heart".