À cent kilomètres au nord de Katowice, dans une vallée encaissée proche de la frontière Tchèque, la ville de Walbrzych a vu ses mines fermer dès les années 1990. Les anciens mineurs n’ont pas retrouvé de travail. Ils sont retournés creuser, mais cette fois dans des mines illégales.
À Walbrzych, le charbon est partout. Les veines affleurent souvent jusqu’à la surface du sol, pas besoin de creuser très profond pour tomber sur la roche noire. Des bruits de pioche s’échappent d’un trou en amont du chemin. Jarek, 23 ans, mains gantées et ceinture lombaire à la taille, a fini sa journée. Avec l’aide de Roman Janiszek, 51 ans, il remonte des seaux de charbon à la surface, dont il remplit des sacs en toile.
Il est 18h, la relève arrive. Une camionnette blanche s’arrête et cinq hommes en sortent. « Trois d’entre eux sortent de prison », souffle Roman. La police est passée hier, alors ils sont méfiants. Pris en flagrant délit, l’amende pour extraction illégale est élevée, cinq mille zlotys (1250 euros), et la saisie du produit de la journée. En cas de récidive, ils encourent la prison.
Jarek charge le produit d’une nuit et d’une journée de travail dans le coffre, quatre, cinq sacs de plusieurs dizaines de kilos. À son âge, il n’a jamais connu la mine. Roman, lui, y a travaillé jusqu’à la fin.