Olivier Père

Le Plaisir de Max Ophuls

Dans Le Plaisir (1952) Max Ophuls adapte trois nouvelles de Guy de Maupassant, prétextes à une exploration des thèmes de l’amour, du plaisir mais aussi de la mort et du désespoir, car « le bonheur n’est pas gai » (conclusion de ce film génial) : dans Le Masque un médecin est témoin du malaise d’un danseur. Ce dernier est en fait un vieillard à la poursuite de sa jeunesse perdue qui dissimule son âge sous un masque et écume les bals publics. Dans un registre plus joyeux et sensuel La Maison Tellier conte l’expédition des pensionnaires d’un bordel de province qui accompagnent leur patronne en Normandie pour assister à la communion de leur nièce. Le Modèle renoue avec le pessimisme tragique et morbide de l’auteur : un peintre séduit puis délaisse un de ses modèles. La jeune femme se jette par la fenêtre et reste paralysée. Le peintre décide de l’épouser, par amour ou pris de remords. Le Plaisir constitue l’un des sommets de l’œuvre de Max Ophuls, par la perfection de son style baroque unique dans le cinéma français et la qualité homogène de l’interprétation qui réunit, comme dans La Ronde deux ans plus tôt la plupart des meilleurs acteurs de l’époque, Danielle Darrieux et Jean Gabin en tête.

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