Russie, la terreur de la délation
Des enseignants dénoncés par leurs élèves. Des voisins, des proches, des amis dont il faut se méfier... Dans la Russie de Poutine, les opinions anti-guerre peuvent vous valoir jusqu'à 10 ans de prison. Selon l'ONG OVD Info, 300 000 dénonciations ont été faites l'année dernière à l'agence de surveillance des médias et du web Roskomnadzor.
Le bureau du procureur général, lui, a annoncé avoir reçu 5 millions d'appels en un an, des appels de citoyens russes réclamant une enquête sur des comportements jugés suspects. C'est le retour aux "discussions de cuisine", comme en pleine URSS, où pour éviter les oreilles indiscrètes, on réservait les critiques au cercle privé. Mais certains refusent de se taire. Seulement, pour Konstantin Seliverstov, le cinéma est "plus grand que tout". Ce réalisateur n’a jamais cessé d’utiliser sa caméra pour dénoncer la propagande du régime. Victime, lui aussi d'une dénonciation, il a fui la Russie il y a un mois pour éviter la prison et trouver refuge en France. Portrait d'une Russie digne d'un roman de Kafka.
Journaliste
A-C. Waryn, J. Bonnel, H. Thiry, L. Puel, F. Löffel, I. Vendrov
Pays
France
Allemagne
Année
2023