ARTE RegardsUn écovillage palestinien face à son avenir

Niché sur une colline, à 40 minutes de Ramallah, Farkha a tout du village de carte postale. Dans une Palestine rurale et conservatrice, ses quelque 1 800 habitants se livrent pourtant à une expérience de gouvernance inédite : régulièrement appelés aux urnes, ils font vivre la démocratie locale et sont associés aux différents processus de décision. Et ce n’est pas tout : à Farkah, la solidarité et les droits des femmes ne sont pas de vains mots.

Collaboratrice dans un cabinet d’avocats, Mai a créé avec sa mère un petit service de traiteur. Non contente d’exercer deux métiers, elle soutient aussi la coopérative des femmes de Farkha, qui commercialise ses produits alimentaires traditionnels jusqu’à Ramallah et Jérusalem. Mai a 38 ans et n’est pas mariée, ce qui est plutôt inhabituel à la campagne. Mais pas à Farkha.

Le maire du village a 33 ans. Cheville ouvrière du développement de Farkha, Mustafa est issu d’une famille progressiste où il a baigné dans les idéaux communistes. Depuis sa prise de fonction, il y a trois ans, son quotidien d’édile a toujours consisté à régler quantité de problèmes, à mettre en place de l’aide pour les habitants ou à présider les réunions du conseil du village. Mais aujourd’hui, il est confronté à un défi sans précédent. En octobre 2023, des colons israéliens ont en effet construit une route aux portes de la localité, au beau milieu des oliveraies. Les habitants racontent qu’ils ont été menacés lors de la récolte. Et ils craignent que ce ne soit que le début. Car en face de Farkha se trouve Ariel, la quatrième plus grande colonie israélienne implantée en Cisjordanie, qui compte 20 000 habitants.