Sergueï Prokofiev : Guerre et PaixOpéra de Bavière, Munich

En 1941, en pleine guerre, Sergueï Prokofiev entreprend un projet monumental : composer un opéra d’après “Guerre et Paix”, la grande fresque romanesque de Tolstoï. C’est la première fois que l’œuvre est donnée à Munich et pour l’occasion, l’Opéra de Bavière a réuni une affiche internationale autour du metteur en scène Dmitri Tcherniakov et du chef d’orchestre Vladimir Jurowski.

« Encore la guerre. Encore des souffrances, nécessaires à personne, tout à fait injustifiées ; encore la fraude, encore l'abrutissement et la brutalisation des hommes. »
- Léon Tolstoï, 1904

70 ans après la mort de Sergueï Prokofiev, “Guerre et Paix”, opéra titanesque inspiré du grand roman éponyme de Tolstoï, est donné pour la première fois à Munich. Le nombre de solistes – quarante – dit à lui seul l’aspect monumental de cet ouvrage dont la mise en scène est signée Dmitri Tcherniakov, sous la direction du chef Vladimir Jurowski.

Guerre et Paix, grande fresque romanesque de Léon Tolstoï, est un classique de la littérature mondiale, un chef-d’œuvre du réalisme russe. Dans cet opus, le grand maître fait s’entrelacer les destinées de plusieurs familles de l’aristocratie russe au temps des guerres napoléoniennes, notamment de la campagne de Russie. Le roman brosse ainsi un tableau précis et documenté de son époque.

Dans sa première partie, l’adaptation de Prokofiev s’attache aux intrigues amoureuses entre les personnages, notamment celui de Natacha. Au cours d’un bal, le prince André Bolkonsky s’éprend d’elle, mais leurs amours ne naissent pas sous une bonne étoile. En effet, alors qu’ils sont fiancés et que le prince est au front, Hélène Bézoukhov présente son frère, Anatole Kouraguine, à la belle Natacha. Celui-ci lui avoue son amour et songe à partir avec elle, mais alors qu’il prépare leur fuite, Natacha s’effondre. Le mari d’Hélène, Pierre Bézoukhov, lui apprend qu’Anatole était déjà marié et lui déclare sa flamme à son tour. Lorsque Pierre enjoint à Anatole de quitter Moscou, ils sont brutalement interrompus par l’arrivée des troupes napoléoniennes qui marchent sur la ville.

Dans la deuxième partie, il est question des événements liés à la bataille de Borodino, remportée par Napoléon. Voulant contraindre le chef de la Grande Armée à battre en retraite, les Moscovites décident d’incendier leur ville. C’est la troisième partie de l’œuvre. Pierre est jugé comme incendiaire et échappe de peu à l’exécution. Hélène, son épouse, et André, le fiancé de Natacha, meurent dans des circonstances troubles. Mais Pierre apprend que Natacha, elle, vit toujours. Un général annonce alors la victoire de la Russie.

C’est en 1941, peu après l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne nazie, que Prokofiev s’attelle à son projet d’opéra monumental, s’inspirant de l’immense fresque de Tolstoï pour créer ce que d’aucuns qualifieront d’hymne à la Grande Russie.

Jusqu’alors, La Guerre et la Paix avait été jugée trop complexe pour se prêter à quelque adaptation que ce soit. Prokofiev entreprend là, non sans ambition, d’entrelacer les différents fils narratifs du roman dans une composition magistrale. Dès la genèse de cet opéra, les parallèles entre les guerres napoléoniennes et la Seconde Guerre mondiale sont commentés publiquement.

Si la première mouture de l’ouvrage est prête dès 1943, des décisions politiques diverses contraignent ensuite Prokofiev à le réécrire maintes fois. Il y a travaillé jusqu’à sa mort en 1953, sans avoir pu voir la création de l’œuvre dans son intégralité.

Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette œuvre considérée comme un trésor national russe n’a rien perdu de sa puissance. La donner aujourd’hui s’apparente à une gageure – un défi relevé à l’Opéra de Bavière par son directeur musical, Vladimir Jurowski, dans une mise en scène de Dmitri Tcherniakov.

A propos de la mise en scène :

Traduction des banderoles

Début du 2e tableau : « Bonne année ! »

8e tableau : « Jeu patriotique militaire 'Bataille de Borodino' »

9e tableau : « L'ennemi ne dort pas - sois vigilant ! »

Opéra filmé le 5 mars 2023 à l'Opéra de Bavière, Munich.

Production

  • Bel Air/UNITEL

  • BR

Avec

  • Alexander Fedin (Kaisarow)

  • Mischa Schelomianski (Ilja Andrejewitsch Rostow)

  • Xenia Vyaznikova (Wassilissa)

  • Sergei Leiferkus (Matwejew)

  • Alexander Fedorov (Fjodor)

  • Nikita Volkov (Tichon Schtscherbaty)

  • Dmitry Cheblykov (Denissow)

  • Stanislav Kuflyuk (Métivier)

  • Roman Chabaranok (Gawrila)

  • Elmira Karakhanova (Dunjascha)

  • Oksana Volkova (Matrjoscha)

  • Olga Kulchynska (Natascha Rostowa)

  • Tómas Tómasson (Napoleon)

  • Kevin Conners (De Beausset)

  • Liam Bonthrone (Gérard)

  • Xenia Vyaznikova (Mawra Kusminitschna)

  • Bekhzod Davronov (Anatol Kuragin)

  • Victoria Karkacheva (Hélène Besuchowa)

  • Arsen Soghomonyan (Pierre Besuchow)

  • Andrei Zhilikhovsky (Andrej Bolkonski)

  • Olga Guryakova (Peronskaja)

  • Violeta Urmana (Marja Dmitrijewna Achrossimowa)

  • Alexandra Yangel (Sonja)

Réalisation TV

Andy Sommer

Mise en scène

Dmitri Tcherniakov

Direction musicale

Vladimir Jurowski

Choeur

David Cavelius

Costumes

Elena Zaytseva

Lumière

Gleb Filshtinsky

Dramaturgie

Malte Krasting

Pays

Allemagne

Année

2023

Durée

216 min

Disponible

Du 16/03/2023 au 05/09/2023

Genre

Concert

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