Mahler - 7e symphonieMahler-Festival Leipzig 2023

Au début de l'été 1904, alors qu'il achève sa "Symphonie no 6" lors d'une phase créatrice prolifique, Gustav Mahler écrit deux "andante" de caractère léger intitulés "Nachtmusik" (musique de nuit). Au cours des semaines qui suivent, le compositeur cherche à les intégrer à une nouvelle symphonie, mais l'inspiration lui fait défaut et ses soucis de santé le fragilisent. Pour couronner le tout, ses activités de directeur de l'orchestre de l'Opéra de Vienne l'obligent à concentrer son travail de composition durant les mois estivaux. Le temps est compté. Alors qu'il se désespère de la situation, une promenade en bateau sur le Wörthersee, en Autriche, dénoue la situation : "Dès le premier coup de rame, l'idée m'est venue du thème (ou plutôt du rythme, de l'atmosphère) de l'introduction du premier mouvement. En quatre semaines, les premier, troisième et cinquième mouvements étaient terminés", écrit-il à sa femme, la compositrice Alma Mahler. Dite "Chant de la nuit", cette "Symphonie n° 7" explore les limites de la tonalité et témoigne d'une modernité déroutante, qui explique peut-être sa moindre popularité par rapport aux autres symphonies du compositeur autrichien. Au Festival Mahler de Leipzig, en 2023, le maestro britannique Daniel Harding à la tête de l'Orchestre symphonique de la Radio bavaroise s'empare de cette vaste partition, qu'il déroule dans un somptueux et bouillonnant élan, du sombre "adagio" du premier mouvement à l'éclatant "rondo" final.