Pêcheur d'islande

Bretagne, vers 1920. Comme chaque été, Yann embarque à destination de la mer d'Islande pour pêcher un poisson réputé meilleur et vendu plus cher sur les marchés. Mais à la veille de cette longue traversée qui va durer plusieurs mois, une idylle s’est nouée lors d’un bal avec Gaud, la sœur de son meilleur ami Sylvestre. Pensif et bourru, le marin a cependant déjà trouvé son seul amour : la mer. Il refuse d'épouser Gaud, très éprise, qui ne comprend pas les motifs de ce rejet.

L’océan tumultueux des passions 
“Je ferai mes noces avec la mer et je vous invite tous, vivants et morts, au bal que je donnerai !” Clamant sa passion inconditionnelle de la navigation lointaine et bravant le danger qui colle à la peau des pêcheurs comme un vieux ciré trempé, Yann condamne Gaud à devenir une figure tragique : amoureuse transie dans l’attente infinie, telle une frêle embarcation ballottée par l’océan tumultueux de la passion. Deuxième adaptation du célèbre roman de Pierre Loti paru en 1886, le film de Jacques de Baroncelli multiplie images fortes et séquences marquantes (dont la rencontre avec un vaisseau fantôme). Sa part documentaire se révèle tout aussi précieuse, dans ce qu’elle donne à voir de la réalité sociale de Paimpol au début du XXe siècle, à travers bals, mariages et processions, tournés avec les habitants. Tout juste restauré par les studios Lobster Films, un chef-d’œuvre rude comme le quotidien des marins pêcheurs et aussi riche en émotions exacerbées par le muet, avec un Charles Vanel robuste dans sa prime jeunesse, à l’aube d’une carrière qui connaîtra quelque deux cents rôles...