Théâtre : grand-père était nazi

C’est avec une marionnette qu’elle fait revivre  son grand-père paternel, qui dominait une famille sans joie, figée dans le silence. Celui chez qui,  enfant, elle déjeunait tous les dimanches, avait été  responsable de la création du réseau ferroviaire  acheminant les déportés vers la solution finale… Il est mort quand elle avait 10 ans.  Menacé de mort par les Américains, il avait été  gracié par les Anglais.

Ilka est foudroyée par ce passé quand elle rencontre Jean Vaislic , ancien déporté de Pologne, unique survivant sur les 63 membres de sa famille. Il  raconte avoir été forcé à poser des rails à Birkenau, ces mêmes rails que son grand-père avait planifiés… Cette rencontre avec Jean Vaislic, et sa femme Marie également déportée, sera déterminante pour Ilka Vierkant. Et lui permet d’écrire cette pièce racontant comment être la petite fille d’un bourreau nazi face à des survivants de la Shoah… Seule en scène, elle y fait entendre la voix de ce déporté « qui fuit ses souvenirs comme la peste » et une marionnette incarne son grand-père mutique. Elle joue cette pièce (en allemand ou en français qu’elle parle couramment) dans les lycées comme dans des théâtres, toujours suivie d’un débat en bord de scène.