Backdraft

Sapeur-pompier, Stephen McCaffrey a suivi les traces de son père, officier émérite à la caserne 17 de Chicago, mort en intervention vingt ans plus tôt. Témoin enfant de l’accident tragique qui les a laissés orphelins, Brian, son cadet, a eu du mal à trouver sa place dans le monde professionnel. Après avoir enchaîné les petits boulots, il s’est décidé à rejoindre à son tour le corps des pompiers. Affecté contre son gré dans la même brigade que Stephen, avec lequel il est brouillé, Brian retombe par hasard sur Jennifer, son premier amour, désormais assistante d’un conseiller à la mairie. Alors que les retrouvailles entre Stephen et Brian sont tendues, l’inspecteur Rimgale enquête sur un incendie suspect ayant fait une victime.

Au plus près des brasiers
Privées d’oxygène, les flammes peuvent sembler s’éteindre, mais il suffit d’un appel d’air soudain pour ressusciter leur violence... Ce "backdraft", dont les soldats du feu se méfient plus que tout, Ron Howard (Apollo 13, De l’ombre à la lumière) le décline au sens propre comme au sens figuré. Plein cadre d’abord, le cinéaste multiplie les séquences spectaculaires, filmant au plus près des brasiers les pompiers en action, dont il magnifie l’esprit de corps et la solidarité face aux dangers. Le "backdraft" dramaturgique, quant à lui, se fraie un chemin dans la déflagration qui couve entre les deux frères (Kurt Russell et William Baldwin), attisée par les investigations de Rimgale (Robert De Niro) sur leur implication, réelle ou supposée, dans plusieurs incendies. Mais il se dissimule aussi dans les feux mal éteints de la passion qui lie Brian et son ex (Jennifer Jason Leigh), proche d’un adepte des coupes claires dans les budgets municipaux. Servi par un excellent casting et une bande originale composée par Hans Zimmer, Backdraft peut se regarder comme un drame fraternel aux ressorts bibliques, comme un thriller sondant les conséquences mortifères du néolibéralisme, ou, plus simplement, comme un remarquable film catastrophe.