Surviving Picasso

Dans le Paris occupé de 1943, l’étudiante Françoise Gilot fait la rencontre de Pablo Picasso, alors immense star de la peinture, de quarante ans son aîné. Aspirant à une vie libre et indépendante, la jeune femme décide de braver l’interdit paternel pour suivre sa vocation d’artiste, et s’installe peu après la Libération chez Picasso, dont elle est devenue la maîtresse et la muse. Aux côtés de la jeune femme, le peintre délaisse peu à peu sa précédente compagne, Dora Maar, sans rompre tout à fait avec elle – comme il l’avait fait par le passé avec sa première épouse, Olga Khokhlova, mère de son fils Paulo, dont il n’a jamais divorcé, puis avec Marie-Thérèse Walter. Alors que le couple vit entre Paris et la Provence, où Picasso se passionne pour la céramique, Françoise donne naissance à deux enfants, Claude et Paloma. Mais face au caractère tyrannique de l’artiste, elle cherche à reprendre sa liberté…

Emprise et fascination
En s’inspirant de l’iconoclaste livre d’Arianna Huffington (Picasso – Créateur et destructeur), ainsi que de l’autobiographie de Françoise Gilot (Vivre avec Picasso), James Ivory s’attache à retracer, du point de vue de cette femme animée d’une remarquable pulsion de vie, un épisode de l’existence du peintre sous l’angle de son rapport notoirement conflictuel à ses compagnes respectives – Françoise Gilot sera la seule à avoir eu la force de se libérer de son emprise. Anthony Hopkins se glisse avec panache dans la peau de l’artiste de génie, charismatique, possessif et mégalomane, capable d’aliéner celles et ceux qui croisent sa route tout en exerçant sur eux un indéniable pouvoir de fascination. Avec l’élégance qui le caractérise, le réalisateur des Vestiges du jour et de Retour à Howards End, où il dirigeait déjà Anthony Hopkins, dépeint la complexité du personnage, et en écorne le mythe.