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En août 2020, l'élection présidentielle en Biélorussie maintiennent au pouvoir le président sortant, Alexandre Loukachenko, avec plus de 80 % des voix. Ce résultat, qui lui offre un sixième mandat de suite, suscite les soupçons de la population, qui y voit une fraude électorale massive, et déclenche d’importantes manifestations. Plus de 7 000 personnes sont arrêtées, souvent brutalement, et torturées. Des centaines d'entre elles raconteront par la suite les coups et mauvais traitements qu'elles ont subis. À partir de ces témoignages, le cinéaste Pavel Mozhar décide de faire œuvre de mémoire et de dénonciation. Montrant les matons cagoulés et les détenus à leur merci, il reconstitue les séances de torture en les mettant en scène dans un style froid et méthodique, presque clinique. Évitant toute frontalité, le réalisateur biélorusse suggère la violence de manière symbolique, et jette une froide lumière sur le savoir et le vice des bourreaux. Ce précis de torture rend d’autant plus glaçante cette “science du mal” au service de l’arbitraire d’un État que son objectivation cinématographique est radicalement sobre. Frappant.