Ukraine - Enfants de la guerre

Sous les bombardements, le bruit assourdissant des sirènes retentit dans tout le pays. À Kiev, Lviv, Odessa, Kharkiv ou Marioupol, des milliers d’enfants subissent le sort injuste et terrifiant de la guerre. À l’annonce de l’invasion russe, Boris a 11 ans et habite à Kiev. Réveillé par son père le 24 février 2022 à 6 heures du matin, il comprend que sa vie a basculé, et se retrouve bientôt contraint de fuir sa ville avec sa famille. Alors que la bataille de Kharkiv fait rage, de février à mai, Anhelina, 11 ans elle aussi, trouve refuge dans le sous-sol du centre médical où travaille sa mère. Si elle l’aide parfois dans sa tâche, la fillette s’efforce surtout de faire de cette grande cave sa nouvelle maison. V’yacheslav, 18 ans, habite à Donetsk. Aîné d’une fratrie de cinq, l’adolescent, qui a grandi sans père, doit assumer seul le rôle du chef de famille depuis que sa mère a perdu la vie sous les frappes russes. Quant à Demid, 11 ans, il a survécu miraculeusement au bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. 

La résilience face à l’horreur
Face caméra ou filmés dans leurs activités, ces enfants rendent compte, avec leurs mots, de la cruauté et de l’absurdité d'une guerre qu’ils subissent dans leur chair. Impressionnants de lucidité malgré l’angoisse et la tristesse, ils nous laissent pénétrer dans leur quotidien bouleversé par l’invasion russe. Avec calme, mais sans réprimer leurs larmes, ils racontent comment ils ont survécu à l’horreur. En regard de leurs expériences singulières, des images d’actualité déroulent la chronologie du conflit pour les replacer dans le contexte. Désormais réfugiés à l’ouest du pays ou à l’étranger, tous ces enfants, conscients que leur vie a changé à jamais, veulent malgré tout rêver de jours meilleurs. À leur écoute, la réalisatrice Shahida Tulaganova livre des récits, intimistes et poignants, de résilience infusée d’instinct de vie.