TwistVive la BD !

En cette époque marquée par la guerre et les crises, la demande de bandes dessinées est plus forte que jamais. Pourquoi un tel engouement ? En quoi les albums de BD nous aident-ils à traverser les périodes de turbulences ? Ces questions, Romy Straßenburg les pose à l’autrice et illustratrice Magali Le Huche en marge du 50e Festival d’Angoulême. Son dernier opus, Nowhere Girl, raconte dans un style tragicomique sa phobie scolaire et cette passion pour les Beatles qui l’a sauvée, elle qui a passé deux ans loin de son collège. Une sorte d’école à la maison bien avant les confinements… "Twist" rencontre aussi Igort, grand auteur italien qui vient de publier ses Cahiers ukrainiens, un journal de la guerre – peut-être son roman graphique le plus intense. Il y a aussi Luz, ancien dessinateur de Charlie Hebdo, qui a mis en cases et en bulles Vernon Subutex. Le deuxième tome de cette œuvre formidable vient de sortir en France, en attendant sa publication en Allemagne à l’automne. Luz nous explique comment il a été sauvé par le dessin lors de la crise qu’il a traversée suite à l'attentat de janvier 2015.

À Angoulême, nous avons aussi rendez-vous avec Sole Otero, jeune autrice de bande dessinée argentine qui a reçu le Prix du Public du festival pour son album Naphtaline – une plongée éblouissante dans l’histoire de sa famille et de son pays natal. Romy Straßenburg rencontre aussi le dessinateur berlinois Jens Harder, nominé pour le Grand prix du festival d’Angoulême avec Beta… civilisations, troisième volet du "grand récit" avec lequel il a entrepris de raconter en images l’histoire de l’humanité. Et puis nous aurons l’occasion d’observer en pleine création l’illustratrice et réalisatrice d’animation russe Varya Yakovleva, dont le travail a été maintes fois récompensé. La guerre déclenchée par l’invasion de l’Ukraine l’a amenée à tourner le dos à son propre pays.