À suivre :
Fritzi, histoire d'une révolutionUne femme mariée
Une femme hésite entre son aviateur de mari et son comédien d'amant... Sur ce canevas vaudevillesque, Jean-Luc Godard transpose ses déboires amoureux et brode une satire du consumérisme naïf de l'époque. Avec Macha Méril.
Charlotte est mariée à Pierre, que son métier d’aviateur oblige à déserter fréquemment le domicile conjugal, et le trompe avec Robert, un comédien. Indécise, elle va de l’un à l’autre. Un jour, elle apprend qu’elle est enceinte…
Mécanique conjugale
Dans ce film, Godard transpose (et sublime) ses problèmes de couple avec Anna Karina – à cet égard, il n'est pas anodin que l'amant de Charlotte soit un comédien. Le cinéaste le fait à sa manière, fragmentant le récit, l'image et même le corps de son héroïne, qu'il prétendait, en provocateur, présenter "en pièces détachées" comme une voiture. Mais si Godard inscrit le mariage dans le consumérisme insouciant des années 1960, parsemant son film de comportements frivoles, de slogans et réclames, il dénonce aussi la vanité de cette tentative de possession bourgeoise du corps de la femme. Impeccable et féline, la peau lisse rehaussée par le bronzage et de sensuelles sandales, Macha Méril (Charlotte) paraît plus insaisissable que jamais, volage certes mais d'une opacité parfaite. Le découpage des parties de son corps en plans noirs et blancs, magnifiquement ciselés par le chef-op' Raoul Coutard, peut d’ailleurs évoquer aussi l'obstination fiévreuse d'un blason amoureux.
Réalisation
Jean-Luc Godard
Scénario
Jean-Luc Godard
Image
Raoul Coutard
Montage
Andrée Choty
Françoise Collin
Agnès Guillemot
Gérard Pollicand
Avec
Roger Leenhardt
Philippe Leroy
Bernard Noel
Macha Méril
Christophe Bourseiller
Pays
France
Année
1964