Les enchantés
Découvrant en même temps le plaisir d'apprendre et le handicap mental de son père, la petite Luce est prise dans un conflit de loyauté. Un conte social émouvant, avec Grégory Montel et la jeune Daphné Richard.
À 6 ans, finies les courses éperdues dans la montagne : la scolarité devient obligatoire, et Luce s'apprête à vivre, avec appréhension, sa première rentrée des classes. Élevée avec amour par son père, Thierry, qui souffre de déficience intellectuelle, la petite fille n'a quasiment pas connu sa mère, qui a quitté le foyer quand elle était bébé. Soudé, le duo père/fille peut compter aussi sur le soutien de Claude et Mina, le couple âgé qui tient la casse où travaille Thierry. Pour Luce, son papa est un héros, capable d'imiter les cris des animaux et de rendre à la vie un moteur hors d'usage. Mais l'école va brusquement rebattre les cartes, petit séisme qui surgira paradoxalement sous l'impulsion d'une institutrice attentionnée, soucieuse d'aider cette élève dont elle a repéré la vivacité d'esprit. Avide d'apprendre, Luce ne tarde pas à découvrir que son père ne sait ni lire ni écrire, et se retrouve tiraillée entre deux loyautés.
Fragile équilibre
L’amour filial peut-il suffire à l’éducation d’un enfant ? Nichée dans le cadre bucolique des Alpes-de-Haute-Provence, cette fiction, librement adaptée d'un roman de Jeanne Benameur, Les demeurées, orchestre la confrontation déchirante entre deux mondes : celui d'une famille marginale au fragile équilibre et celui, rigide mais bienveillant, des institutions (école, services sociaux, justice) chargées de veiller sur l'enfance. Pour grandir, Luce a besoin des deux : de l'amour inconditionnel de son père, de sa fantaisie, comme d'un cadre stimulant et rassurant. Se gardant de prendre parti, Les enchantés se tient résolument au milieu du gué, comme sa petite héroïne aux émotions fugaces, à la lisière de la petite enfance et de l'âge de raison. C'est sous ses yeux candides que l'histoire se déroule, filtre bienfaisant qui éloigne le récit du drame social pour l'amener sur le terrain du conte et de la chronique sensible. L'écriture nuancée des personnages adultes – le père aimant et ingérable, le directeur d'école désinvolte mais néanmoins responsable, le patron de la casse paternaliste mais autoritaire… – achève d'explorer la zone grise entourant la coéducation, avec les petits arrangements et les grandes incompréhensions qu'elle peut engendrer. Une fiction solaire d'une infinie délicatesse, portée par les prestations impressionnantes de Grégory Montel et de la petite Daphné Richard.
Réalisation
Stanislas Carré de Malberg
Scénario
Stanislas Carré de Malberg
Raphaële Moussafir
Production
Les Films de l'Instant
ARTE F
Producteur/-trice
Pierre Garnier
Carine Boyé
Image
Quentin de Lamarzelle
Montage
Francis Vesin
Musique
Rob
Avec
Grégory Montel (Thierry)
Daphné Richard (Luce)
Lula Cotton-Frapier (Solange)
François Chattot (Claude Lelièvre)
Tassadit Mandi (Mina)
Antoine Gouy (Monsieur Boniface)
Guilaine Londez (Madame le juge Bloch)
Auteur.e
Jeanne Benameur
Costumes
Christel Birot
Décors de film
Isabelle Devoto
Chargé(e) de programme
Isabelle Huige
Pays
France
Année
2023
Durée
85 min
Disponible
Du 10/11/2023 au 14/02/2024
Genre
CinémaÀ la télévision le
mercredi 13 décembre à 13:35
Versions
- Audiodescription
- Sous-titrage malentendant