Jacques Offenbach : La vie parisiennePalazzetto Bru Zane, Venise
"Ressuscitée" dans ses partitions et livret d’origine, la plus emblématique des opérettes françaises se dévoile dans une version inédite savoureuse, sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées. Un hommage à la folle gaieté d’un Paris fantasmé, première mise en scène du couturier Christian Lacroix.
Trompés par la demi-mondaine Métella, leur maîtresse commune, Raoul de Gardefeu et Bobinet, jeunes coureurs de jupons de la bonne société parisienne, sont résolus à ne plus courtiser que des femmes du monde. L’aventureux Gardefeu jette son dévolu sur une baronne danoise fraîchement débarquée à Paris avec son époux. Espérant la séduire, il se fait passer pour guide et héberge le couple dans son appartement, qu’il présente comme une annexe du Grand Hôtel. Une table d’hôtes improvisée, puis une fausse réception peuplée de domestiques déguisés en gens du monde, achèveront de faire tourner les têtes des touristes encanaillés... jusqu’à ce que les masques tombent, dans une explosion d’allégresse.
Plaisirs et faux-semblants
Bruyant, chantant, trépidant et frivole, le Paris d’Offenbach s’affiche comme la ville de la fête et des plaisirs, mais aussi celle des masques et des faux-semblants... Alors que la capitale se prépare à accueillir un flot de visiteurs étrangers pour l’exposition universelle de 1867, Offenbach compose avec les librettistes Meilhac et Halévy un opéra-bouffe où règne un joyeux cosmopolitisme, entre barons danois, bottiers allemands et gantières marseillaises – sans oublier ce riche Brésilien venu dilapider son or en "galantes ivresses". Si La vie parisienne, triomphe absolu dès sa création en 1866, fut remaniée par Offenbach lui-même, la partition d’origine, alors trop ambitieuse pour ses chanteurs, n’avait jamais été donnée dans son intégralité. C’est le défi que relève cette nouvelle production, revenue à ses cinq actes originels et étoffée d’airs inconnus qui donnent davantage d’épaisseur aux personnages et de cohérence à l’ensemble, à l’image du désopilant lendemain de fête de l’acte IV. Le couturier touche-à-tout Christian Lacroix signe ici sa première mise en scène, haute en couleur et délicieusement rythmée, de même que la scénographie et les costumes, qui hybrident avec bonheur style Second Empire et éléments contemporains.
Réalisation
François Roussillon
Avec
Jodie Devos (Gabrielle)
Rodolphe Briand (Gardefeu)
Marc Mauillon (Bobinet)
Franck Leguérinel (Le Baron)
Aude Extrémo (Métella)
Elena Galitskaya (Pauline)
Louise Pingeot (Clara)
Marie Kalinine (Bertha)
Ingrid Perruche (Madame de Quimper-Karadec)
Caroline Meng (Madame de Folle-Verdure)
Sandrine Buendia (La Baronne)
Mise en scène
Christian Lacroix
Direction musicale
Romain Dumas
Orchestre
Les Musiciens du Louvre
Choeur
Chœur de chambre de Namur
Chorégraphie
Glyslein Lefever
Livret
Henri Meilhac, Ludovic Halévy
Costumes
Christian Lacroix
Lumière
Bertrand Couderc
Pays
France
Année
2021