Nathalie Stutzmann & Alexandre TharaudVerdi, Beethoven, Tchaïkovski

Le célèbre maestro sir Simon Rattle a dit un jour de Nathalie Stutzmann : "Elle est un authentique chef d'orchestre.Tant d'amour, d'intensité et une technique impeccable. Elle nous est indispensable." Ces louanges augurent d'autant plus d'une grande soirée à la Philharmonie de Paris que c'est Nathalie Stutzmann elle-même qui a imaginé ce flamboyant programme, présenté en octobre 2021. En début de soirée, la cheffe d'orchestre, par ailleurs contralto renommée, fait souffler une véritable tempête orchestrale au climat sans cesse changeant, avec l'ouverture de La force du destin de Verdi. Ce célèbre extrait offre à l'Orchestre de Paris une entrée en matière théâtrale, comme un opéra en miniature, une fête musicale un peu folle et réjouissante. La deuxième partie n'est pas en reste en termes d'émotion. Le talentueux soliste Alexandre Tharaud dialogue d'égal à égal avec son piano, oscillant entre rêverie et gravité : un équilibre qui va à ravir au Concerto n° 3 de Beethoven. Pour conclure en majesté, la Symphonie n° 5 de Tchaïkovski, noble alliance de drame et de légèreté. Cette oeuvre de 1888 est elle aussi imprégnée du thème de la destinée : une composition puissante pour un finale exaltant. Nommée cheffe invitée principale de l'Orchestre de Philadelphie, Nathalie Stutzmann dirige ses musiciens avec une grande force, mise au service d'une pensée rigoureuse et d'une lecture personnelle des textes, acquise au fil de ses années de compagnonnage avec le chant baroque. On croit d'ailleurs l'entendre parfois chanter avec l'orchestre...