Twistdocumenta 15 : art et activisme

Art et activisme ! Pour un art qui bouscule les esprits ! Tels étaient les mots d’ordre de cette 15e édition de la documenta, désormais éclipsée par l’antisémitisme. À ce sujet, "Twist" s’est entretenu avec Meron Mendel, directeur du Centre éducatif Anne Frank de Francfort. Le scandale éclabousse cette exposition d’art moderne et contemporain, faisant malheureusement de l’ombre aux autres artistes qui participent en nombre à l’événement. La documenta 15 regorge pourtant d’œuvres géniales à découvrir, en marge des tendances et des grands noms connus de tous. Cette année, ruangrupa, une organisation indonésienne à but non lucratif, est en charge de l’exposition et met à l’honneur différents collectifs originaires de pays du Sud. Au détour d’une installation et d’un atelier culinaire à Cassel, "Twist" rencontre Britto Arts Trust, le collectif qui explore les récentes politiques de nutrition au Bangladesh, tournées vers l’industrie agro-alimentaire au détriment des traditions culinaires. Le Kenya s’invite également à la documenta avec un projet artistique de Wajukuu et des créations à couper le souffle. C’est dans le bidonville de Mukuru à Nairobi que ce collectif se bat contre les inégalités en utilisant l’art auprès des jeunes pour leur dévoiler de nouvelles perspectives. Bianca Hauda échange en outre avec Tania Bruguera qui, forte de son succès international, ouvre son espace d’exposition à d’autres artistes cubains, censurés et persécutés dans leur île natale. Dans un film et une installation aux accents poétiques, la Turco-kurde Pinar Öğrenci se penche sur les notions d’identité et de déplacement, partie intégrante de sa propre vie. "Twist" part aussi à la rencontre de Richard Bell, qui se qualifie de "militant déguisé en artiste". Sur la Friedrichsplatz, son œuvre "Aboriginal Tent Embassy" met en lumière, de façon humoristique et provocatrice, le combat politique des Aborigènes d’Australie dont il fait lui-même partie, entre empowerment et collaborations.