TwistQuand les déchets entrent au musée

Jeter un déchet suffit-il à le faire disparaître ? Ce serait trop facile. En vérité, il subsiste toujours des résidus, mais il est plus confortable de se voiler la face. Pour éveiller les consciences, le musée Tinguely de Bâle accueille l’exposition "Territories of Waste – Le retour du rejeté", dédiée aux détritus et autres polluants – produits toxiques, gaz d’échappement, microplastiques – invisibles mais pourtant omniprésents.

Plusieurs artistes sont à l’affiche : la Polonaise Diana Lelonek et Otobong Nkanga, Nigériane vivant à Anvers. La première collecte de vieux objets cassés abandonnés dans la nature, qui abritent aujourd’hui des plantes et trouvent ainsi un nouvel usage ; la seconde évoque dans ses installations multimédias la mine de Tsumeb, longtemps exploitée pour ses minéraux rares. Ce site autrefois très riche n’est plus qu’un immense trou noir totalement dévasté par la cupidité humaine.

Le styliste suisse Rafael Kouto est également à l’honneur. À partir de vêtements mis au rebut, il conçoit des pièces hors du commun.

La présentatrice Romy Straßenburg se rend ensuite à la fascinante exposition "Times of Waste", organisée par la Hochschule für Kunst und Gestaltung (HKG) de Bâle, où un parcours audio-guidé emmène les visiteurs sur les traces des déchets du port.

Enfin, elle rencontre les militants du collectif Countdown 2030, à l’origine de l’exposition "Die Schweiz: Der Abriss" au Musée suisse d’architecture. Le collectif lutte contre la démolition de bâtiments, un processus extrêmement polluant qui contribue au dérèglement climatique.