TwistRevisiter l'opéra

Bianca Hauda s’entretient avec Philip Bröking et Susanne Mose, les deux nouveaux directeurs de la  Komische Oper de Berlin. Leur ambition ? Renouveler le genre en proposant un répertoire riche et des projets numériques pour toucher un public plus large.

Pour commencer, la scène se transforme en désert de glace dans Intollerenza 1960, opéra éminemment politique de Luigi Nono. L’enjeu d’une telle mise en scène ? Gagner de nouveaux spectateurs avec "des opéras pop-up", des captations effectuées dans des lieux insolites, puis diffusées sur les réseaux sociaux. Le principe ? L'opéra pour tous ! Le public découvre ainsi Don Giovanni chez le crémier ou Verdi dans une bibliothèque. Le projet Spielräume ! fait également la part belle au numérique. Troquer des jumelles d'opéra contre des lunettes 3D ? René Kalauch, le responsable de ce projet, voit plutôt ça d’un bon œil. Mais la salle berlinoise n'est pas la seule à dépoussiérer le genre. Partout en Europe, institutions et théâtres s’y emploient. À Helsinki et à Augsbourg, "Twist" dévoile ainsi de nouveaux modes de projection de l'opéra du XXIe siècle.

La Komische Oper de Berlin n’a pas son pareil quand il s’agit de toucher tous les publics, même les plus jeunes. Pour les intéresser, point de TikTok ou autres applications dédiées. La programmation mise sur de véritables opéras destinés aux enfants. Ainsi, le 6 novembre 2022, Fifi Brindacier sera donné en création mondiale. La metteuse en scène et chanteuse Dagmar Manzel voit là une programmation parfaitement justifiée. Car à ses yeux, les enfants ont besoin de personnages inspirants et non conformistes.

Enfin, l‘exposition L’opéra est mort, vive l’opéra ! à la Bundeskunsthalle de Bonn prouve que la vitalité du genre est bien réelle, n’en déplaise à ceux qui annonçaient son crépuscule. Alors, dépassé l’opéra, vraiment ?