Sur les routes éternelles de Samarkand

C’est une oasis mythique, un carrefour entre Méditerranée et Chine, steppe et désert de l’Asie centrale. Aujourd’hui situé en Ouzbékistan, ce berceau de la mondialisation, où se sont succédé savants, artistes et conquérants, fait figure de paradis pour les historiens et de terre promise pour les archéologues. Peignes, boucles de ceinture, poteries, statues, fresques murales, mausolées et monuments majestueux y ont été façonnés par les Grecs, les Perses adeptes du zoroastrisme, les Arabes musulmans ou les bouddhistes indiens et chinois. Le bazar de Samarkand témoigne encore de ce mille-feuille culturel, héritage de caravanes légendaires aux chevaux et chameaux chargés de soie, d’épices et de métaux précieux, qui véhiculaient aussi langues et religions. D’Alexandre le Grand, au IVe siècle avant J.-C., en route vers l’Inde, au féroce conquérant Tamerlan et à son petit-fils Ulugh Beg, prince-astronome qui rêvait d’étoiles plutôt que d'empire au XVe siècle, de Gengis Khan aux nomades, guerriers ou bergers, qui s’y sont peu à peu sédentarisés, ce territoire a accumulé au fil des siècles des trésors artistiques et architecturaux, produits de cette extraordinaire hybridation.

Épopée onirique 
Dans des allers-retours entre passé et présent, cette somptueuse mosaïque d'images réelles, virtuelles et d'archives révèle les secrets de la cité légendaire, en suivant le travail d’archéologues, de chercheurs et de conservateurs passionnés, mais aussi d’artisans dépositaires d’un précieux savoir-faire ancestral. Entre récit historique et émerveillement, une épopée onirique sur les routes de Samarkand, à la faveur de l’exposition "Splendeurs des oasis d’Ouzbékistan" au Louvre.