Il y a quelque chose de franchement fascinant chez Lous and the Yakuza. Cette Cléopâtre des temps modernes fait en effet de la dualité une philosophie : mélancolie, aplomb, sensualité, dureté… Dans une même chanson, l’artiste ondule d’une émotion à l’autre. Même constat concernant sa musique : en piochant autant du côté du rap, de la soul, que de la chanson, ses productions cultivent l’ambivalence. Conséquence de tout ceci ? Même exposé en pleine lumière, Lous reste une créature insaisissable, une idole auréolée de mystère.
Au milieu de tout ceci, une constante cependant : une certaine gravité. Gore, le premier album de Lous and the Yakuza, dessine en effet les contours d’une vie qui n’a pas toujours été rose. Et pour cause : née au Congo, la jeune femme s’installe en Belgique et est vite confrontée au racisme. L’ardent désir de Lous de vivre de sa musique lui a aussi presque brûlé les ailes. Des sacrifices difficiles, qui lui ont pourtant permis d’être aujourd’hui l’une des artistes phares de l’année 2020.
Concert capté le 15 novembre 2020 à la Gaîté Lyrique, Paris.
Photo © Pierre (Lapin) Le Bruchec