Beethoven : Six mélodies et variations op 105Beethoven : Musique de chambre à Vienne

Beethoven et son œuvre - opus 105
Mars 1820. Les Cahiers de conversation (voir opus 99) nous revèlent une discussion entre Beethoven et son éditeur Domenico Artaria au sujet des Six Airs nationaux avec variations pour piano et flûte ou violon (opus 105) : « Fixez-en le prix à votre discrétion », propose l’éditeur qui juge l'oeuvre « classique et durable ».
(Séverine Garnier)

Beethoven envisageait ses variations sur des airs populaires comme une sorte de sésame pour conquérir Londres. Pendant plusieurs années, le compositeur s’est attelé à ce projet, notamment par l’entremise de son élève Ferdinand Ries, acceptant des commandes et suivant de loin son succès dans la capitale anglaise. Ironie du sort, il ne traversera jamais la Manche. Les airs folkloriques pour le piano et un autre instrument ad libitum (dans ce cas, la flûte ou le violon) répondaient au goût du public anglais. En ces années, d’innombrables arrangements d’airs d’opéra, de mélodies, de glees (pièces a capella) et de chants populaires étaient publiés pour de telles instrumentations. Ces pièces pouvaient être jouées à domicile – par des musiciens plus ou moins expérimentés. Cette pratique musicale était alors si populaire que les amateurs réclamaient sans cesse de nouvelles partitions. Le fait que les variations composées en 1816/1818 contiennent également des airs écossais est tout aussi emblématique du genre que l’indication de leur facilité d’exécution.