Heureusement que Wishmaker, une entreprise exauçant les souhaits des enfants malades, a répondu à la requête de Tasmin, à qui il ne reste que quelques années à vivre. Un chanteur célèbre vient gonfler les ballons dans la chambre de la petite. Il s’agirait de ne pas manquer de souffle.
Au vitriol Comment expliquer cette spécificité qui fait des Anglais les maîtres de l’humour macabre ? La série
Inside No. 9, carton d’audience au Royaume-Uni saison après saison, justement récompensée d’une bordée de prix, descend en droite ligne de cet humour noir au vitriol, popularisé, entre autres, par le recueil de nouvelles
Bizarre ! Bizarre ! de Roald Dahl. Si l’intrigue se renouvelle à chaque fois – hormis cet étrange chiffre 9 en dénominateur commun –, Reece Shearsmith et Steve Pemberton, cocréateurs de la série, sont présents au casting de la quasi-totalité des épisodes et interprètent une effarante galerie de personnages, plus baroques les uns que les autres. On se délecte des situations morbides poussées à leur extrémité, face auxquelles le vernis policé et la proverbiale retenue britanniques volent en éclats, pour le plus grand plaisir du spectateur. Épisodes montés à l’envers, dialogues en vers, jeu de massacre, numéros chantés, horreur gothique ou encore absence totale de paroles : la forme se révèle également génialement torturée, avec une inventivité qui laisse pantois. David Chater, critique du journal
The Times, souligne ainsi qu'"
il est difficile de savoir quoi admirer le plus – la riche et perverse imagination de Steve Pemberton et Reece Shearsmith ou l'extraordinaire éventail de talents d'acteurs qui anime cette étrange et mémorable série." Car on y retrouve la crème de la crème de l’
acting britannique : Gemma Arterton (
Gemma Bovary), Helen McCrory (
Peaky Blinders), Jason Watkins (
The Crown), Anna Chancellor (
4 mariages et 1 enterrement), Keely Hawes (
Bodyguard)…