Nouvelle Calédonie : la terre en partageARTE Reportage
25 min
Disponible jusqu'au 16/05/2025
Sous prétexte de vouloir décoloniser, l'Etat français a contribué à créer un déséquilibre agricole entre Kanaks et Caldoches…
Un nouveau référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie a eu lieu le 4 octobre 2020, confirmant les résultats du premier référendum en novembre 2018. Une courte majorité (56,67%) des électeurs avaient alors voté en faveur du maintien dans la République française.
Cette consultation a été rendue possible grâce aux accords de Matignon de 1988 qui actent la notion de "rééquilibrage", notamment territorial. Peu avant le premier référendum en 2018, ARTE Reportage s'était rendu en Nouvelle-Calédonie pour comprendre comment ce rééquilibrage s'effectue concrètement.
Un établissement public d’Etat, l'ADRAF (Agence de Développement Rural et d'Aménagement Foncier), rachète les terres laissées en friche et les réattribue à des Kanaks qui, dans les années 80, ont chassé les Caldoches (Européens) de leurs exploitations et les ont obligés à tout laisser derrière eux. Ce partage du foncier sur des bases ethniques, impensable en métropole, est la règle dans ce confetti français du Pacifique.
Cette redistribution a eu un effet paradoxal : créer deux types d'agricultures qui, aujourd'hui, n'ont pas le même poids économique. Dans l'Est, plus montagneux, les exploitants kanaks cultivent essentiellement ignames et taros et visent l'autosubsistance alimentaire. Dans l'Ouest, où les grandes plaines se prêtent davantage aux pâturages, les domaines caldoches produisent de la viande et des céréales en quantité abondante.
Et si la décolonisation des terres avait eu pour effet paradoxal de créer un vrai déséquilibre agricole ?
Réalisation
William Irigoyen
Auteur.e
William Irigoyen
Pays
France
Année
2018