Ensemble, c'est tout

Fuyant sa mère dépressive, la jeune Camille habite une chambre de bonne, fait des ménages, et dessine à ses heures perdues. À un étage plus noble de l'immeuble, Philibert, rejeton bègue et décalé d'une lignée d'aristocrates à l'émotivité exacerbée, partage un vaste appartement avec Franck, cuisinier rugueux. Lequel consacre toute son affection à sa drôle de grand-mère. Quatre personnages en quête de sens et d'envies qui vont se rencontrer, s'aimer et bousculer leur destin respectif.

Le goût des autres
En adaptant avec une certaine liberté le best-seller d'Anna Gavalda, Claude Berri, qui réalisait ici son avant-dernier film, embrasse ces quatre éclopés de la vie d'une tendre empathie. Une partition légère sur le mode du Goût des autres, tant chacun, au-delà de son appartenance sociale – l'aristo, le prolo, la déclassée et la vieille dame – finit par tomber le masque et l'armure pour s'émanciper. Atteint de TOC, Philibert – touchant Laurent Stocker – ose le théâtre pour dépasser son handicapante timidité. Vaguement anorexique, Camille tente en vain de résister au charme du chef Franck, séducteur désespéré lassé de fuir le bonheur avant qu'il ne se sauve. Quant à Paulette, elle ressuscite brièvement, ravie d'échapper par la grâce du jeune trio à la morosité de sa maison de retraite. Et si les bons sentiments ne manquent pas, la chronique file comme une douce mélodie, interprétée avec fluidité par un très juste carré d'acteurs.