Pour Djamila
Comment en pleine guerre d'Algérie, la jeune avocate Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir ont transformé la condamnation d'une militante du FLN en tribune pour l'indépendance. Un téléfilm historique émouvant de Caroline Huppert, avec Hafsia Herzi ("L’Apollonide – Souvenirs de la maison close") et Marina Hands ("Lady Chatterley").
10 février 1960. En pleine guerre d'Algérie, Djamila Boupacha, jeune militante du FLN de 22 ans, est arrêtée chez elle par l'armée française en compagnie de son père et de son beau-frère. Battue, brûlée et violée par les militaires, elle avoue au bout d'un mois de détention avoir posé une bombe dans un café d'Alger. Poursuivie pour acte de terrorisme par un tribunal militaire algérois, Djamila encourt la peine de mort. Venue de métropole pour la défendre, Gisèle Halimi, une jeune avocate parisienne, fonde un comité de soutien et parvient à mobiliser autour d'elle de nombreux intellectuels de renom, pour faire innocenter Djamila et alerter l'opinion publique sur la torture généralisée.
Récit fidèle
Caroline Huppert revient ici sur l'une des affaires les plus médiatisées de la guerre d'Algérie. L'arrestation brutale et le calvaire subis par Djamila Boupacha, le bras de fer engagé par Gisèle Halimi avec la justice pour relancer l'instruction, l'amnistie suite aux accords d'Évian ou encore l'enlèvement de Djamila par le FLN… : la cinéaste livre un récit fidèle de ce feuilleton judiciaire, transformé en véritable tribune pour l'indépendance algérienne par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. Dans la peau de la jeune accusée, Hafsia Herzi, tout en retenue, donne la réplique à Marina Hands, qui campe avec sobriété Gisèle Halimi, dont Caroline Huppert filme ici l'irrésistible ascension. Mais si la réalisatrice s'inspire de l'ouvrage écrit par la célèbre avocate en collaboration avec Simone de Beauvoir pour innocenter Djamila, elle évite soigneusement de se prononcer sur la culpabilité de la jeune militante, préférant souligner la détermination exemplaire de cette femme qui osa briser l'omerta en s'attaquant à une justice militaire inique. Un film historique émouvant, véritable réquisitoire contre des actes de torture que les autorités françaises n'ont reconnus qu'en 2018.
Réalisation
Caroline Huppert
Scénario
Caroline Huppert
Production
Barjac Production
Telfrance
France Télévisions
ARTE
Producteur/-trice
Laurence Bachman
Image
Bruno Privat
Montage
Aurique Delannoy
Musique
Mathieu Lamboley
Avec
Hafsia Herzi (Djamila Boupacha)
Marina Hands (Gisèle Halimi)
Dominique Reymond (Simone de Beauvoir)
Thomas Jouannet (Claude Faux)
Auteur.e
Simone de Beauvoir
Gisèle Halimi
Costumes
Sophie Dussaud
Décors de film
Régis Nicolino
Pays
France
Année
2011