Les amants du bagne

Guyane, 1923. Le journaliste Albert Londres débarque à Cayenne pour mener une enquête sur les conditions de vie des prisonniers détenus au bagne. Il fait la connaissance du capitaine Sentier, administrateur du lieu, qui le guide dans ses recherches. Déployant tous ses efforts pour soulever le voile d’hypocrisie qui masque la terrible réalité, le journaliste ne tarde pas à découvrir les horreurs qu’on veut lui cacher. Avec l’aide de Claudia, épouse d’un bagnard anarchiste entièrement dévouée à la cause de son mari, il se lance dans une lutte contre les autorités pour obtenir la fermeture du bagne…

Profession : reporter
Les amants du bagne s’inspire d’un des reportages les plus connus d’Albert Londres, le fameux journaliste aventurier et redresseur de torts des années 1920. Sous les traits d’un Antoine de Caunes sobre et discret, ce témoin d’exception emmène le spectateur dans un récit qui mêle enquête, satire politique et aventure, et lui ouvre les portes d’un monde insoupçonné. On est d’abord frappé par la découverte du bagne et du village colonial, cour des miracles peuplée de “gueules” toutes plus abîmées les unes que les autres. La reconstitution soignée donne toute sa couleur à cette fiction et la rend crédible sur le plan historique. La qualité de la distribution (Didier Bezace, Féodor Atkine, Yves Afonso) et des dialogues sur mesure permettent au réalisateur de brosser un portrait incisif d’une société marginale et haute en couleur, où se côtoient les costumes blancs des coloniaux et les corps meurtris des bagnards. L’aspect purement historique des Amants du bagne sert par ailleurs de toile de fond à une intrigue romanesque, celle d’une femme révoltée qui refuse de quitter Cayenne tant qu’on n’aura pas libéré son mari anarchiste. Cette histoire d’amour a une fin heureuse, avec un peu d’avance sur la réalité puisque le bagne de Cayenne ne sera réellement fermé qu’en 1937.