Un ange à ma table
Née dans un village perdu de Nouvelle-Zélande, Janet Frame est une petite fille timide. Mais elle a un rêve : devenir écrivain... Le film qui a révélé au monde le talent de Jane Campion – et de son héroïne, l'écrivaine Janet Frame –, porté par trois merveilleuses actrices.
Les premières années de Janet Frame sont marquées par l’épilepsie de son frère et la noyade de sa sœur aînée. Mais elle possède une énorme soif de savoir et rêve de devenir écrivaine. Convaincue d’être banale et peu attirante, elle se réfugie dans le monde de la poésie. À l'âge adulte, elle est diagnostiquée schizophrène après une tentative de suicide et soumise aux traitements inhumains de la psychiatrie de son temps. Seule l’écriture la sauve d’une lobotomie expérimentale. Elle quitte l’hôpital au bout de huit ans et, avec l’aide de Frank Sargeson, un écrivain excentrique, commence à écrire un roman…
Secret de l’enfance
Une boule de cheveux en feu pour un esprit qui s’embrase… S’emparant de la vie extraordinaire de sa compatriote Janet Frame, Jane Campion signe un film incandescent, porté par les trois flamboyantes actrices rousses, également habitées, qui incarnent l’écrivaine aux différents âges de sa vie. Se gardant de mettre en scène un biopic sur un phénomène de la littérature, l’intuitive cinéaste excelle surtout à pénétrer le secret de l’enfance, son insouciance, sa solitude et ses tourments. Entre courses éperdues dans les collines venteuses et complicité d’une fratrie nombreuse, illustrée par la drolatique scène d’une tentative d’endormissement synchronisé, Janet grandit à la lisière de la folie, s’éveillant au monde, nourrie d’une étrange poésie. Mais si Un ange à ma table plonge dans le torrent d’émotions de son ultrasensible héroïne, dont la féminité éclot sauvagement, la gravité s’y décline avec délicatesse. Car le talent de l’écrivaine est détaché de sa schizophrénie présumée pour s’ancrer à sa fraîcheur d’âme. "Beaucoup étaient convaincus que cette maladie mentale était sa source d’inspiration. Mais ses douloureuses et véridiques autobiographies ont balayé cette légende et, après avoir lu les trois volumes, j’ai ressenti le besoin de faire connaître Janet et son style d’écriture", pointait Jane Campion à la sortie du film. Un portrait de femme d’une magistrale beauté.
Réalisation
Jane Campion
Scénario
Laura Jones
Production
Hibiscus Films Ltd.
Producteur/-trice
Bridget Ikin
Image
Stuart Dryburgh
Montage
Veronika Haussler
Musique
Don McGlashan
Avec
Kerry Fox (Janet)
Alexia Keogh (Janet adolescente)
Karen Fergusson (Janet enfant)
Iris Churn (la mère)
K.J. Wilson (le père)
Melina Bernecker (Myrtle)
Auteur.e
Janet Frame
Pays
Nouvelle-Zélande
Année
1990