Conte de printemps

Jeanne, professeure de philosophie, vit habituellement chez son fiancé, Mathieu, un mathématicien parti en voyage pour une semaine. Mal à l’aise dans cet appartement exigu et encombré, elle décide de retourner dans son studio. Le trouvant occupé par sa cousine, elle accepte l’invitation d’une amie qui pend la crémaillère en banlieue. Là-bas, elle rencontre Natacha, qui lui propose de l’héberger : son père, fréquemment appelé à l’étranger et amoureux d’une jeune étudiante, Ève, ne fait plus que passer en coup de vent dans leur grand appartement. Détestant Ève, Natacha est prête à jeter Jeanne dans les bras de son père pour provoquer une rupture… 

À l’ombre des jeunes films en fleurs
Après la série des "Contes moraux" et celle des "Comédies et proverbes", entrecoupées de quelques films isolés, Éric Rohmer entamait en 1990 un nouveau cycle. Dans ce premier volet des "Contes des quatre saisons", le printemps s’épanouit entre des intérieurs parisiens décorés de bouquets et le fouillis d’un jardin à la campagne. Tout le reste appartient au monde de Rohmer : le plaisir infini du beau langage, les jeunes filles en fleurs, et tous ces appartements qui jalonnent le film, en désordre ou trop bien rangés, vides ou occupés. Entre hasards et intrigues, entre jubilation intellectuelle et mise en scène parfaitement réglée, une variation tout en subtilité sur les mystères de la pensée et des sentiments.