“Bien entendu, seuls les policiers ayant préalablement été formés et entraînés ont le droit de se servir de cette arme”, rappelle Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative police. Légalement, ils peuvent cibler le torse, les bras et les jambes. Pourtant le fils de Flaure a été touché à la tête alors qu’il observait la scène en marge du rassemblement. Et il n’est pas le seul à en avoir souffert. En mars 2019, plus de 13 000 tirs de LBD étaient recensés par le secrétaire d’État à l’Intérieur, entraînant des centaines de victimes éborgnées ou mutilées.
Vidéaste, Carla a été touchée à la jambe alors qu’elle filmait un rassemblement de gilets jaunes auquel elle participait à Lyon en mars 2019. “C’était tellement rapide que je n’ai pas eu le temps de réaliser ce qui se passait”, explique-t-elle. Les street-médics l’ont soignée mais le lendemain, elle ne pouvait plus marcher et ses douleurs ont duré 10 jours. “Le fait de se savoir potentiellement visée par quelqu’un est traumatisant” raconte la jeune femme. Presque un an après le coup, elle fait encore des cauchemars. Avec d’autres blessés, Carla a décidé de créer le collectif Dévisageons l'État, pour alerter les citoyens et venir en aide aux victimes de violences policières : “c’est difficile de savoir vers qui se tourner, qui contacter, comment se défendre quand on vient de se faire tirer dessus”, explique-t-elle.