Tandis qu’à Berlin, on proteste contre la mainmise des gros bailleurs privés sur le marché immobilier de la ville, en Autriche, Vienne fête les cent ans de son important parc de logements sociaux. L’occasion de revenir sur la genèse de ce parc immobilier communal, le plus important au monde.
Dans le monde occidental, où l’individualisme est de mise, la "dépossession" fait figure de tabou. L’idée de perdre ses propriétés au profit d’inconnus et, a fortiori, de devoir renoncer à ses biens n’est populaire. Les médias ne s’y trompent pas et font d’ores et déjà leurs choux gras d’une initiative qui démarre le 6 avril à Berlin : et pour cause, ses initiateurs ne demandent rien moins que l’expropriation des grands groupes immobiliers et une "recommunalisation" de leurs logements, c’est-à-dire leur rachat par la Ville. Selon eux, c’est à l’État, et non au marché, qu’incombe la responsabilité de réguler les loyers et de garantir à tous l’accès au logement, qu’ils considèrent comme un besoin fondamental de l’être humain.
L’initiative berlinoise touche un point sensible. En dix ans, les loyers ont augmenté de 60% en Allemagne et les médias européens se font régulièrement l’écho des plaintes concernant la flambée des loyers et on invoque désormais le droit au logement dans les talkshows. Pour la ministre allemande de la Justice, Katharina Barley, l’accessibilité des logements est "la grande problématique sociale de notre époque". Les discussions se focalisent sur une question : jusqu’où l’État doit-il intervenir ? Quelles mesures politiques est-il nécessaire de mettre en place pour contenir la hausse des prix de l’immobilier ?