Le Parlement européen et le Conseil européen viennent de se mettre d'accord sur la directive visant à protéger les lanceurs d'alerte. Le texte n'oblige maintenant plus les whistleblowers à signaler prioritairement les faits incriminés en interne, dans leurs entreprises, une disposition qui était vivement critiquée par les organisations de défense de la liberté d'information. Les deux institutions doivent maintenant l'approuver chacune de leur côté, avant une adoption définitive.
Dans les salles de réunion des institutions européennes vient de se jouer un bras de fer crucial pour la liberté d’information et d’expression. D’un côté, les eurodéputés du Parlement et de l’autre, les États membres, réunis au sein du Conseil européen. L’objet de leurs tractations ? Les lanceurs d’alerte, ces informateurs citoyens qui ont déjà fait fuiter des milliers de documents confidentiels à l’origine d’enquêtes retentissantes sur l’évasion et l’optimisation fiscales, avec les "Luxleaks" et les "CumEx files", pour ne citer qu’elles.
Concrètement, cette directive doit faciliter le signalement d’actes illégaux ou contraires à l’intérêt général et défendre les lanceurs d’alerte contre des représailles. Ils pourront signaler ces faits en interne, dans l'entreprise ou l'organisme concerné, ou directement à l'extérieur, aux institutions nationales ou européennes compétentes en la matière. "Dans les cas où aucune mesure adéquate ne serait prise en réponse au signalement initial du lanceur d'alerte, ou s'il croit qu'il existe un risque imminent pour l'intérêt public ou un risque de représailles, la personne effectuant le signalement restera protégée si elle choisi de dévoiler les informations publiquement", détaille le Parlement.
Elle est destinée à être appliquée dans de multiples domaines, des atteintes à l’environnement à la fraude fiscale, en passant par le blanchiment d'argent et la protection des données personnelles et a déjà franchi plusieurs étapes avant de passer par la case des négociations.