Le premier tour de la présidentielle tunisienne a consacré deux candidats atypiques et, chacun à leur manière, "anti-système" : l'universitaire Kais Saied et l'homme d'affaires Nabil Karoui. Qui sont-ils et quels sont les enjeux de ce scrutin, le deuxième libre depuis la Révolution de jasmin de 2011 ?
Sept millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau président. Selon des résultats officiels annoncés le 17 septembre par l'Isie, l'instance électorale tunisienne, Kais Saied remporte 18,4% des voix, devant le magnat des médias, Nabil Karoui qui recueille 15,58% des suffrages.
La présidentielle, initialement prévue pour la mi-novembre, avait été avancée à la mort du président Béji Caïd Essebsi, le 25 juillet. Ce dernier était le premier chef de l’État élu démocratiquement en Tunisie, en 2014. La nouvelle Constitution, votée la même année, a mis en place un système semi-présidentiel, qui a réduit les pouvoirs du chef de l’État au profit du Parlement, pour éviter les dérives autoritaires. Le mandat présidentiel dure cinq ans et peut être renouvelé une fois.