Tout est dans le titre. « Cosmic Ass », littéralement « cul cosmique » est une petite vidéo boulet-de-canon qui dégomme joyeusement les clichés associés au twerk. Sur fond d’images psychédéliques, entre trois coups de reins, la performeuse sud-américaine Fannie Sosa invite le spectateur à réconcilier son visage – qu’elle appelle « les beaux quartiers » avec son corps, « le ghetto », grâce au twerk, « danse magique de l’espace utérin aux pouvoirs auto-régulateurs ». Car, comme elle le rappelle, les fondements de la danse du popotin se trouvent dans les danses traditionnelles telles que le Raks Baladi, la danse du ventre orientale et le hula hawaïen. Une danse organique, en accord avec tout son être physique, pour se l’approprier et en faire une arme militante, voilà ce que propose Fannie Sosa. Dans « Cosmic Ass », elle déclame :
« Twerker permet de se connecter au chakra originel, il permet de se connecter à l’énergie Kundalini, qui se situe dans les parties génitales, dans votre utérus. C’est cette force sombre, humide et sexuelle qui a été démonisée pendant des millénaires, et qui est un terreau fertile de spiritualités et de connection».
Deuxième objectif de Fannie Sosa : renvoyer au vestiaire Miley Cyrus et autres petites gourgandines qui twerkent à tort et à travers pour faire les malines. Car, avant d’entrer dans la culture pop, cette danse, contraction de « twist » et de « jerk », est née dans la scène hip hop et LGBT de la Nouvelle-Orléans avant d’être récupérée, comme le jazz, le blues ou encore le hip hop, par la culture blanche dominante. Alors Fannie remet les pendules à l’heure :
« Le twerk est une manière de résister et de se souvenir de qui nous sommes. Le Twerk est cette pratique, que les gens de la diaspora, des gens redistribués dans de grandes villes d’Amérique, utilisaient pour se rassembler, pour se rappeler d’où ils venaient et qui ils étaient, pour résister. »