Loin des fresques moyenâgeuses, il existe dans l’Église catholique de vrais prêtres missionnés par leur hiérarchie pour répondre à cette demande toujours plus grande d’éviction du démon. Officiellement, l’Église reconnaît l’existence de possessions démoniaques dont l’explication échappe à la médecine et à la psychiatrie, sans pour autant faire la promotion de ses services. L’institution recommande au contraire la discrétion et la prudence : avant de procéder à un exorcisme, les différents protocoles régionaux prévoient une enquête qui va du simple entretien au passage par le psychiatre. Il existe pourtant une association internationale des exorcistes, fondée en 1990 par le père Gabriele Amorth, purificateur en chef du Vatican jusqu’à sa mort en 2016. Résistant italien pendant la seconde guerre mondiale, il affirme que les Nazis étaient sous l’influence du diable et que Staline était également possédé. Fort de cette expérience au plus près du mal, il réalise d’après ses dires des dizaines de milliers d’exorcismes pendant sa carrière. Dans les années 2000, il fait même la promotion de ses mémoires en mettant en garde contre les cartes Yu-Gi-Oh ou les romans Harry Potter (la morale, c’est que plus on vieillit, moins on craint le fascisme et plus on s’effraie des dessins japonais). William Friedkin lui-même retourne filmer un exorcisme en Italie auprès de la rock star de l’eau bénite, pour le documentaire Le Diable et le Père Amorth, sorti l’année dernière. Preuve que le sujet fascine autant à l’écran, le documentaire anglais Deliver Us paru en octobre suit d’autres exorcismes, toujours en Italie.