Le 18 août 2017, Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, disait vouloir "mobiliser l’ensemble des hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux de manière à essayer de parer à [la] menace terroriste individuelle". Cette tendance n’est donc pas nouvelle…
Il a demandé que les équipes transmettent des informations personnelles sur des situations, ce qui a été refusé, et d’emblée ; la ministre de la Santé s’est mobilisée pour remettre les choses à leur place. On a connu ça sous Nicolas Sarkozy, vous vous rappelez peut-être du discours d’Antony [le 3 décembre 2008, l’ancien président de la République annonçait un "plan de sécurisation des hôpitaux psychiatriques" mettant l’accent sur l’enfermement des patients après le meurtre d’un jeune homme par un patient schizophrène], sur le fait que les malades seraient des dangers en puissance.
Je ne vais pas reprendre ce qui s’est passé récemment entre l’AP-HP et la transmission de dossiers autour des gilets jaunes… On voit bien qu’on a un risque très fort de la part du gouvernement de renforcer les contrôles et de faire fi des règles sociétales qui concernent le lien de confiance entre les médecins, entre les équipes… Et puis je pense quand même que c’est une attaque assez grave envers le professionnalisme des médecins, des psychiatres, des équipes : penser que les médecins sont complètement inconscients, n’auraient pas la capacité de discerner les situations de dangerosité, alors que c’est le quotidien dans lequel nous vivons.