Après la prise de pouvoir d’Hitler en 1933, les nazis s’emparent des institutions culturelles. Reprenant le principe d’une exposition consacrée à « l’art dégénéré » en 1937, Hans Severus Ziegler, directeur du Théâtre national allemand de Weimar, en organise une l’année suivante sur la « musique dégénérée » dans le cadre des « Journées musicales du Reich » à Düsseldorf. Présentés comme « non-Aryens », les compositeurs et musiciens de jazz, de variété, d’opérette, de music-hall et de classique y sont mis au pilori. Pour les musiciens n’ayant pas cherché d’accommodements avec le régime comme Richard Strauss et Carl Orff, un tel discrédit s’est souvent avéré fatal pour leur carrière, l’exil et les persécutions sapant les liens noués à titre personnel et professionnel. Les survivants n’ont eu d’autre choix que de tout recommencer à zéro, si tant est qu’ils en aient eu la possibilité.
La série d’événements « Musica Non Grata » met en avant les compositeurs de la première moitié du XXe siècle. Elle sera inaugurée par deux opéras du Tchèque Hans Krása : Brundíbar, sous la direction de Jan Chalupecký‚ et Verlobung im Traum mis en scène par Jiří Nekvasil. En avril 2021 sera donné Der ferne Klang de Franz Schreker, avec Karl-Heinz Steffens à la baguette. Au programme également en décembre 2020, une œuvre de Bohuslav Martinů, Špalíček.