Les principaux postes à pourvoir au sein des institutions européennes sont les suivants : la présidence de la Commission européenne, la présidence du Conseil et du Parlement européen, celui du chef de la diplomatie et même la présidence de la Banque centrale européenne. Mais c’est surtout la succession de Jean-Claude Juncker qui agite les dirigeants. Pourquoi ? Comment fonctionne cette élection ? Explications.
Le président de la Commission européenne
Depuis la signature du traité de Lisbonne en 2007, ce sont en théorie les chefs d’Etat et de gouvernement - réunis en Conseil - qui choisissent le président de la Commission "en tenant compte des élections au Parlement". En 2014, le principe a été appliqué à la lettre, c’est le Spitzenkandidat du groupe majoritaire, le PPE qui a été nommé, en la personne de Jean-Claude Juncker.
Mais cette fois-ci les choses sont un peu plus compliquées. Si le PPE reste le principal groupe du parlement, il n’est plus en mesure de former une coalition majoritaire avec son partenaire de toujours, les sociaux-démocrates du groupe S&D. Résultat, plusieurs pays ont déclaré qu’ils ne souhaitaient pas nommer le candidat du groupe majoritaire.
Face à face franco-allemand
En résumé, on peut dire que deux camps s’affrontent. Derrière Manfred Weber, Spitzenkandidat du PPE, on compte sept des huit chefs d'Etat ou de gouvernement de cette famille politique. Weber est le candidat officiel de la chancelière, dont la très probable successeuse et présidente du parti conservateur allemand CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer a déclaré : "Il est en position de leader et nous l'aiderons à obtenir une majorité au Parlement européen".
En face, la fronde est menée par Emmanuel Macron. Le président français compte sur les soutiens des huit chefs d'Etat ou de gouvernement de la famille libérale et cherche l'appui des cinq dirigeants socialistes. Les candidats de ce camp sont issus des rangs de ces deux groupes : le socialiste Frans Timmermans et la libérale Danoise Margrethe Vestager.
En cas de désaccord persistant, un quatrième homme pourrait présenter une solution de compromis : le négociateur en chef du Brexit, Michel Barnier, à la fois français et conservateur, donc PPE-compatible.