Dans Le Village des secrets, un jeune documentariste tente de démêler le vrai du faux après le lynchage d'un jeune Rom. Entretien avec Harold Apter, scénariste américain chevronné et showrunner de cette remarquable série tchèque.
Comment êtes-vous intervenu sur cette série ?
Harold Apter : Lorsque la télévision tchèque a lancé un concours d'écriture pour former des scénaristes, j'ai été invité à animer une masterclass à Prague avec une douzaine de participants, où se mélangeaient étudiants en cinéma et professionnels. Le pilote lauréat devait ensuite être réalisé. Le Village des secrets a gagné, mais nous avons convié tous les scénaristes dont les projets avaient été jugés intéressants, à collaborer avec nous pour développer le scénario. En tant que showrunner, j'ai plus particulièrement travaillé sur la structure du récit et sur les personnages, mais j'ai aussi chapeauté l'ensemble de la série jusqu'à la réalisation. Cerise sur le gâteau, ARTE a souhaité la coproduire. Une première pour la télévision tchèque !
Était-ce important pour vous de travailler sur le thème du racisme ?
Oui. Le scénario, qui s'enracine autour du meurtre du jeune Denis dans un village de Bohême, s'inspire d'un lynchage dans le sud des États-Unis. Nous souhaitions être prudents sur ce que nous montrions. Aussi avons-nous fait appel à un consultant rom, afin de briser les préjugés concernant cette population marginalisée. Pour être le plus réaliste possible, nous avons confié le rôle du frère de Denis à Marsell Bendig, un jeune Rom non professionnel, confondant de naturel.