Huit ans de conflits
Cet affrontement entre le maréchal Haftar et le GNA, dirigé par le Premier ministre Fayez el-Sarraj, trouve ses racines dans la crise qui débute en 2011. Cette année-là, le dictateur Muammar Kadhafi est renversé et tué après huit mois de contestation et une intervention d’une coalition internationale, sous mandat et l’ONU. Depuis, la Libye est écartelée entre de multiples milices armées et rivalités tribales, auxquelles s’ajoute un système complexe d’alliances et de soutiens internationaux.
Khalifa Haftar est un ancien compagnon d’armes de Mouammar Kadhafi, exilé pendant vingt ans aux États-Unis avant de revenir soutenir la rébellion en 2011. Longtemps moqué, ce militaire, aujourd’hui âgé de 75 ans, créée en 2014 sa propre armée et se lance à l’assaut des groupes djihadistes et islamistes, dont l’organisation État islamique, qui ravagent l’est du pays. Fin 2017, il remporte une victoire de taille en leur arrachant la ville de Benghazi, dont il se pose comme le "libérateur". Depuis, le maréchal Haftar a conquis une grande partie du territoire libyen, l’est d’abord, puis le croissant pétrolier du nord-est et le sud. Il est allié au parlement de Tobrouk, l’un des deux pôles politiques du pays depuis les législatives de 2014.