De l'eau liquide sur Mars

Mars 480

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Mars 1920

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Mars 1920

Une découverte tant attendue

Des scientifiques italiens ont prouvé l’existence d’un lac d’eau à l’état liquide sur Mars. Située à 1,5 km de profondeur vers le pôle sud de la planète, cette étendue d’eau de 20 km a pu être observée grâce au radar MARSIS, installé sur la sonde Mars Express, en orbite depuis 2003. Cette découverte relance l’espoir d’une possible vie sur l'astre rouge.

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De l’eau sous forme liquide existe donc bel et bien dans le sol martien… C’est la conclusion de l’étude d’une équipe de scientifiques italiens, publiée le 25 juillet dernier dans la revue américaine Science. Pendant trois ans, ils ont analysé une zone vers le pôle sud de Mars, où ils suspectaient la présence d’un lac subglaciaire. Pour cela, les chercheurs ont utilisé le radar MARSIS, installé sur la sonde Mars Express, en orbite autour de la planète rouge depuis 2003. Sa principale mission : détecter les nappes phréatiques de la quatrième planète de notre système solaire.

Une tâche qui demande d’importantes capacités techniques, selon Francis Rocard, astrophysicien et responsable des programmes d’exploration du système solaire au Centre national d’études spatiales (CNES) : "Il a fallu des efforts assez importants pour arriver à cette mesure. Ils ont dû utiliser un mode très particulier du radar, qui utilise beaucoup de mémoire de masse de la sonde Mars Express". Les sous-sols martiens cacheraient d’autres étendues d’eau liquide, encore non explorées. "Simplement, ces lieux souterrains ne sont probablement pas accessibles aux ondes radar de MARSIS."

Maintenant, on trouve tous les jours des bactéries qui s’adaptent dans des milieux extrêmement hostiles.

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Francis Rocard, astrophysicien

Même si cette découverte n’est donc pas une surprise, elle n’en demeure pas moins importante pour la communauté scientifique. Car elle relance la possibilité de trouver, un jour, une forme de vie sur Mars. "Là-dessus, les spécialistes disent qu’il va falloir regarder ça de très près. Ce n’est quand même pas complètement favorable", explique Francis Rocard. Le chercheur se veut malgré tout optimiste : "Maintenant, on trouve tous les jours des bactéries qui s’adaptent dans des milieux extrêmement hostiles".

Plus de cinquante ans de recherches sur la planète rouge

Sur la quarantaine de missions lancées vers Mars, seulement la moitié a réussi. La première : la sonde Mariner 4, envoyée par la Nasa en novembre 1964. Passée à 10 000 km de la mystérieuse planète, elle a permis d’obtenir ses premières photographies. En 1971, sa petite sœur, Mariner 9, a été le premier véhicule spatial à se mettre en orbite autour de Mars. Il a alors obtenu des clichés révélant la présence de gigantesques lits de rivière, premier signe de la présence d’eau sur la quatrième planète de notre système solaire. Trente ans plus tard, l’orbiteur Odyssey a complété cette découverte en détectant la présence de glace au pôle sud de l'astre. Et en 2015, des écoulements saisonniers sur les flancs de certaines montagnes sont analysés comme liés à de l’eau liquide.

Les scientifiques imaginent un climat qui a été tropical. Mais ces éléments permettent plus de retracer le passé de la planète que de rechercher des preuves actuelles de vie. C’est ce qui rend la découverte du 25 juillet aussi importante : elle relance les investigations sur l’état actuel de la planète. "On ne peut pas exclure une vie actuelle sur Mars, en grande profondeur", confirme Francis Rocard.

Je ne crois pas à la colonisation ad vitam æternam de Mars, ça me paraît complètement fantasmagorique.

Author

Francis Rocard, astrophysicien

La réponse à cette question ultime sera peut-être apportée en 2020 par le futur robot de la Nasa, conçu pour rapporter des échantillons martiens sur Terre. En attendant, le lac d’eau liquide continue à faire rêver les amoureux de la planète rouge qui, pour certains, se préparent déjà à vivre l’aventure martienne ! Dans un dôme, en haut d’un volcan hawaïen ou encore dans l’Utah, aux États-Unis, scientifiques et passionnés simulent les futures missions habitées sur Mars.

Quant à Elon Musk, le célèbre patron de SpaceX, il se voit déjà créer la première civilisation autonome sur la planète rouge. Une ambition que ne partagent pas tous les scientifiques, comme l’astrophysicien Francis Rocard : "Je pense que l’homme sur Mars restera complètement dépendant de ce que la Terre va y envoyer. Je ne crois pas à la colonisation ad vitam æternam de Mars, ça me paraît complètement fantasmagorique".

02 août 2018