Au Botswana, c’est un plaignant anonyme qui a contesté, devant la Haute Cour du pays, deux articles du Code pénal incriminant l’homosexualité : la plus haute juridiction du pays lui a donné raison, en annulant ces articles interdisant les relations intimes entre personnes de même sexe. Des dispositions qui prévoyaient que l’homosexualité était passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 7 ans d’emprisonnement.
Ces articles dataient de 1965, alors que le pays faisait encore partie de l'Empire britannique : de nombreuses autres dispositions incriminant l’homosexualité en Afrique sont intimement liées aux présences coloniales. Dans son arrêt, la Haute Cour du Botswana affirme que les lois en question étaient "des reliques de l'ère victorienne" et qu'elles "opprimaient une minorité".
Une dépénalisation dans d’autres pays
En janvier 2019, c’est l’Angola qui avait dépénalisé l’homosexualité à travers l’adoption d’un nouveau code pénal : l’ancien, qui datait de 1886, évoquait des « vices contre-nature ». Le 17 mai 2016, l’Assemblée Nationale des Seychelles adoptait elle aussi un amendement au Code pénal, mettant fin à la pénalisation de l’homosexualité. Au Mozambique, en 2015, la prise d’effet d’un nouveau code a dépénalisé également l’homosexualité.
Ailleurs, une réaffirmation du caractère illégal de l’homosexualité
Mais dans d’autres pays africains, les lois sur l’homosexualité ne semblent pas prêtes à bouger. Celles-ci ont parfois valeur constitutionnelle, et correspondent à la définition de la famille et de la religion propre à chaque pays. C’est le cas au Kenya, où la Haute cour a refusé, en mai dernier, d’abroger ses lois réprimant les relations homosexuelles : celles-ci peuvent y être punies de 14 ans d’emprisonnement.
Par ailleurs, au Tchad, l’entrée en vigueur d’un nouveau Code pénal en août 2017 a rendu les activités homosexuelles illégales, alors l’homosexualité n’y avait jamais été pénalisée. Les peines maximales pour homosexualité dans certains pays africains peuvent varier de 10 ans de prison à la prison à vie : c’est le cas en Ouganda, en Tanzanie, en Gambie ou en Zambie. La peine de mort est même prévue, selon la loi islamique, en Mauritanie, au Soudan et dans le nord du Nigéria, même si aucune exécution n’a été officiellement entrée ces dernières années.
Au total, à l’heure actuelle, 27 pays d’Afrique subsaharienne sur 49 condamnent pénalement les relations entre personnes de même sexe. L’homosexualité est illégale dans plus de la moitié des pays africains.
Découvrez ci-dessous une carte détaillant les droits des homosexuels dans chaque pays d’Afrique :