Olivier Père

Her de Spike Jonze

ARTE diffuse Her (2013) de Spike Jonze mercredi 19 juillet à 20h50.

« Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l’acquisition d’un programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de « Samantha », une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux… »

Quatrième long métrage de Spike Jonze, Her est aussi le premier film que le réalisateur écrit seul. Jonze avait auparavant collaboré avec le scénariste Charlie Kaufman et adapté avec Dave Eggers Max et les Maximonstres de Maurice Sendak. Le scénario original de Her vaudra à Jonze un Oscar amplement mérité. Her est un film de science-fiction intimiste qui aborde le thème de l’intelligence artificielle de manière particulièrement subtile, en imaginant une histoire d’amour entre un homme et un nouveau système d’exploitation. Jonze décrit une société proche de la nôtre, mais étrangement pacifiée. La violence et les tensions sociales semblent avoir cédé la place à une monotonie confortable et bien réglée. Dans un monde où les hommes et les femmes ont de plus en plus de mal à établir des relations sentimentales ou même physiques, un homme blessé par un échec amoureux parvient à se reconstruire avec l’aide d’un ordinateur sans enveloppe matérielle, réduit à une voix féminine chaude et sensuelle. Le film nous apprend que cette histoire est loin d’être un cas isolé et que de nombreux humains ont recours à ce type de service. Her s’intéresse à la naissance d’une liaison d’un genre inédit au cinéma, du point de vue de l’homme mais aussi de la machine. Samantha semble découvrir les émotions et les sensations humaines, s’interroge sur son existence, souffre dans un premier temps de son absence d’incarnation avant d’en comprendre les possibilités infinies. Her sous ses allures de comédie romantique postmoderne dialogue à la fois avec le cinéma d’Antonioni et la géniale matrice kubrickienne que constitue 2001, l’odyssée de l’espace. La voix de Samantha prolonge le trouble ressenti par le superordinateur HAL 9000 et son désir d’échapper à sa condition de machine, déplace la volonté d’autonomie et de puissance, le dérèglement paranoïaque vers la recherche effrénée de complicité et d’amour partagé. Jonze réussit un beau film mélancolique sur la solitude et le couple, aux images élégantes et aux dialogues proches de la perfection. L’importance des mots, parlés ou écrits – Theodore exerce l’étrange métier d’écrivain public spécialisé dans les lettres d’amour – est à souligner dans un film qui tire aussi un excellent parti des paysages urbains de Los Angeles. Joachin Phoenix livre une interprétation admirable. Scarlett Johansson prête sa voix sensuelle à Samantha. Voix sans corps, elle était la même année que Her un corps sans voix (ou presque) dans Under the Skin, qui sera diffusé le 16 août sur ARTE.

2059209 Her - A Spike Jonze Love Story

Joachin Phoenix dans Her de Spike Jonze

2059209 Her - A Spike Jonze Love Story

Her de Spike Jonze

2059209 Her - A Spike Jonze Love Story

Her de Spike Jonze

 

 

 

Catégories : Sur ARTE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *