Olivier Père

Détective Dee II : La légende du dragon des mers de Tsui Hark

Comme de coutume ARTE salue en été la beauté du cinéma asiatique avec trois titres récents venus de Chine continentale et de Corée du Sud. Les festivités débutent avec Détective Dee II : La légende du dragon des mers (Di Renjie: Shen du long wang / Young Detective Dee: Rise of the Sea Dragon, 2013) de Tsui Hark diffusé lundi 10 juillet à 20h50. Le film sera également disponible en télévision de rattrapage pendant sept jours sur ARTE+7. Détective Dee II est la « préquelle » du film réalisé en 2010 – sous-titré « Le mystère de la flamme fantôme » et diffusé sur ARTE en janvier 2014. Il est censé relater la première enquête du célèbre détective chinois, à la fois personnage réel, figure mythologique et personnage de romans. Bien entendu, Tsui Hark prend ses distances aussi bien avec la réalité historique que les sources littéraires pour inventer des aventures fantastiques où seuls comptent le mouvement perpétuel, les prouesses physiques et intellectuelles et le grand spectacle. L’action se déroule en Chine en l’an 665, soit vingt-cinq ans avant le premier film. Le prologue montre la flotte de l’impératrice Wu détruite par un mystérieux monstre marin. L’impératrice charge le commissaire en chef du Temple suprême et le jeune Dee d’enquêter sur le désastre naval, ourdi par des conspirateurs visant à déstabiliser le pouvoir en place par divers sortilèges et complots de palais. Comme tous les travaux récents de Tsui Hark Détective Dee II est une machine folle dans laquelle l’imagination du cinéaste visionnaire semble ne plus avoir aucune limite, dans une inflation déréglée de trouvailles visuelles et narratives sidérantes. On frise donc l’indigestion – Tsui Hark n’a jamais brillé par sa sobriété et sa rigueur. On peut regretter que son utilisation du numérique soit parfois approximative – c’est souvent le cas dans les blockbusters chinois – générant des images moins gracieuses que dans ses œuvres plus anciennes. Mais le film est traversé par des fulgurances poétiques où les couleurs, l’action et les volumes donnent naissance à des morceaux de bravoure capables de séduire et d’amuser le spectateur, de l’emporter vers des territoires de cinéma pur, entre expérimentation sans filet et divertissement forain – le film fut exploité en salles en 3D. Comparé à Spielberg à ses débuts dans les années 80, lorsqu’il révolutionna le cinéma de Hong Kong et le « wu xia pian » classique à coups d’effets spéciaux, Tsui Hark est un feuilletoniste et un savant fou, héritier d’Alexandre Dumas et d’Abel Gance – pour rester dans les équivalences occidentales.

Détective Dee II - de Tsui Hark

Détective Dee II : La légende du dragon des mers de Tsui Hark

 

 

 

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Un commentaire

  1. Patrick dit :

    C’est vraiment une bonne histoire de la part de la Chine antique

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