Olivier Père

Frissons d’outre-tombe de Kevin Connor

Dans la collection « Les Trésors Warner » on peut se procurer en DVD à la vente une salve de titres appartenant au registre de l’horreur et de la science-fiction, réalisés à différentes périodes de l’histoire du cinéma. Le film qui nous intéresse aujourd’hui est une petite production britannique qui fut distribuée à l’international par Warner.

Passé l’âge d’or des classiques de la Hammer, le cinéma anglais a continué de produire, via les sociétés Amicus ou Tygon, de nombreux films d’épouvante, en particulier une série de longs métrages à sketches parmi lesquels Frissons d’outre-tombe (From Beyond the Grave, 1974), sans doute l’un des meilleurs du lot, qui réunit une pléiade d’acteurs talentueux, vedettes du fantastique comme Peter Cushing ou Donald Pleasence ou nouveaux venus comme David Warner. Le film est constitué de quatre segments (« The Door », « An Act of Kindness », « The Elemental », « The Gate Crasher ») reliés entre eux par un inquiétant personnage d’antiquaire interprété par Cushing. Chaque histoire prend la forme d’un petit conte moral où sont stigmatisés la cupidité, la vanité ou l’immoralité des infortunés protagonistes punis par des forces surnaturelles ou l’esprit des morts. Le sketch le plus marquant est le premier, dans lequel un homme achète un vieux miroir hanté par un personnage maléfique qui demande à son nouveau propriétaire de le nourrir de sang afin de revenir à la vie. Le film s’inspire vraisemblablement du comic book « Tales from the Crypt » publié par E.C. comics et du magazine américain « Creepy » qui proposaient aussi des courts récits d’humour noir ou angoissants avec une chute terrible. Freddie Francis avait déjà adapté au cinéma en 1972 ces bandes dessinées pour adultes avec Histoires d’outre-tombe (Tales from the Crypt), autre bon film d’horreur anglais produit par la Amicus. Dans Frissons d’outre-tombe les composantes habituelles du genre (humour noir, macabre, cruauté et grotesque) sont servies par une direction artistique au-dessus de la moyenne. Il s’agit du premier long métrage de Kevin Connor, prolifique faiseur réputé pour son usage déraisonnable du grand angle qui s’illustrera ensuite dans des adaptations cinématographiques assez carnavalesques des romans d’aventures de Edgar Rice Burroughs et des téléfilms très impersonnels.

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