Olivier Père

Poulet au vinaigre de Claude Chabrol

ARTE diffuse Poulet au vinaigre (1984) de Claude Chabrol lundi 12 octobre à 20h50.

Premier d’une longue série de films de Chabrol produits par Marin Karmitz, Poulet au vinaigre permet au cinéaste français de renouer avec le succès. Cette comédie policière à petit budget va en effet séduire le public et la critique, inciter Chabrol à retrouver l’inspecteur Lavardin, l’un des personnages principaux de Poulet au vinaigre, dans un second film et une série télévisée interrompue par la disparition de Jean Poiret.

L’idée est de tourner en dérision, avec une intrigue policière retorse, des thèmes et des situations déjà mises en scène par Chabrol dans ses tableaux glaçants de la bourgeoisie provinciale des années 70 avec un autre producteur, André Génovès. Chabrol adapte un roman de Dominique Roulet « Un mort de trop », avec des pointes de cynisme et d’humour noir que le cinéaste accentue dans le film, notamment grâce à Lavardin interprété par Jean Poiret, flic fouineur à la fois goguenard et terrifiant, capable d’accès de violence pour accélérer sa recherche de la vérité. Les autres personnages sont tous interprétés par d’excellents acteurs, parmi lesquels des vieux complices des années Génovès comme Michel Bouquet et Stéphane Audran.

« Dans une petite ville de la province française, un jeune postier (Lucas Belvaux) au comportement curieux et sa mère infirme et à demi-folle (Stéphane Audran) subissent les assauts répétés de trois notables locaux pour accepter de vendre leur propriété. À la suite d’un accident qui ressemble fort à un crime, l’inspecteur Lavardin, (qui ne fait son apparition qu’après 45 minutes de film), arrive pour enquêter. Ses méthodes peu orthodoxes lui permettent de bientôt mettre au jour une affaire très sérieuse de magouilles immobilières, agrémentées par des morts mystérieuses, des disparitions et de sombres rancunes. »

Chabrol s’amuse beaucoup en compagnie d’une galerie de monstres pervers, méchants ou tout simplement fous et criminels, à l’image de ce médecin qui étreint la nuit une statue de femme dans son jardin, dissimulant un macabre secret. Derrière son humour jubilatoire Chabrol conserve intacte la rigueur de sa mise en scène, avec des clins d’œil cinéphiles à ses maîtres Fritz Lang et Alfred Hitchcock – le petit postier timide et sa mère possessive et paralysée, dans une vieille maison isolée, forment un couple étrange et malade qui n’est pas sans rappeler celui de Norman Bates et de sa chère maman dans Psychose.

 

 

 

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